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Visioconférence du 21 janvier 2015.

Changement climatique et modifications de la distribution des espèces animales venimeuses

Max Goyffon, Docteur en médecine, docteur ès sciences.
Attaché Honoraire au Muséum national d'Histoire naturelle.

On appelle "animaux venimeux actifs" les espèces animales qui disposent d'une glande spécifique produisant un liquide contenant des toxines ou venin et d'un dispositif d'injection du venin de situation anatomique et de différenciation variables. Par définition, les venins sont des substances actives par pénétration dans la circulation générale (pénétration parentérale) et non par pénétration digestive encore dite entérale (intoxications alimentaires). La glande venimeuse peut être un organe d'accumulation de toxines exogènes, notamment d'origine bactérienne (amphibiens). Les animaux venimeux passifs ne disposent que d'une glande venimeuse, sans dispositif d'injection. Les sécrétions peuvent être toxiques par pénétration via les muqueuses (conjonctive, muqueuse buccale) ou par existence d'une effraction cutanée ou plus simplement être dermotoxiques (sécrétions de myriapodes ou d'insectes coléoptères). Les salives irritantes des piqûres d'insectes (diptères, hémiptères) provoquant des réactions inflammatoires d'intensité variable sont parfois considérées comme venimeuses. Très souvent, mais non constamment, les animaux venimeux sont des carnivores prédateurs : les faunes des déserts chauds sont habituellement riches en espèces venimeuses, la possession d'un appareil venimeux pouvant leur apporter un avantage sélectif. La distribution des espèces venimeuses subit des variations dont quelques-unes seraient d'origine climatique, notamment chez les insectes urticants et vésicants ou encore chez les serpents. Les variations de distribution peuvent consister en changements de latitude (expansion) mais aussi d'altitude (espèces venimeuses de plaines, espèces de montagnes). Les espèces venimeuses peuvent aussi se montrer invasives (insectes, poissons) et opportunistes, le plus souvent en raison d'une intervention humaine intentionnelle ou accidentelle (transport involontaire). Les conséquences de ces invasions sont habituellement plutôt d'ordre écologique que d'ordre médical (atteinte des faunes endémiques), à l'exception importante du cas des "abeilles tueuses". Enfin, certaines espèces venimeuses s'adaptent particulièrement bien à des milieux anthropisés, à type de monocultures ou encore dans des milieux périurbains (Afrique). En dehors des espèces de fourmis invasives, les scorpions apparaissent comme les animaux venimeux les plus adaptables à un environnement urbain, pour des raisons qui tiennent à des facilités d'alimentation (blattes, autres arthropodes) mais aussi à certaines caractéristiques physiologiques (parthénogenèse régulière de certaines espèces). On peut distinguer un scorpionisme urbain de nuisance (France) et un scorpionisme urbain dangereux, en fonction de l'espèce en cause (Brésil, Argentine, USA).

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