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Visioconférence du 17 janvier 2018.

Vaccins anti-VIH : un développement très difficile

Marc Girard, PhD, DVM, Membre émérite de l’Académie Nationale de Médecine et
Roger Le Grand, PhD, DVM, Directeur du Centre de Primatologie du Centre de l’Energie Atomique (Fontenay-aux-Roses)

 

En dépit des progrès considérables réalisés dans les domaines du traitement et de la prévention de la maladie, le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) continue à se propager et la pandémie du SIDA de progresser : on dénombre dans le monde près de 2 millions de nouveaux cas chaque année, et quelque 37 millions de personnes infectées. Même avec les nouveaux progrès des thérapies pre- et post-exposition (PreP et PEP) à base de TruvadaTM, les stratégies de lutte contre la pandémie à base d’antiviraux ne suffisent pas à en arrêter l’expansion et toutes les études s’accordent sur le besoin urgent d’un vaccin efficace, capable de protéger au moins 60% des vaccinés.

Aujourd’hui le meilleur taux de protection obtenu dans les études cliniques de phase III de candidats vaccins est celui de l’étude RV144 du vaccin recombinant canarypox (ALVAC) combiné à des rappels de gp120, réalisée en Thaïlande en 2009: un modeste 31%. Cette protection est liée non pas à des anticorps neutralisants mais à des anticorps médiant par leur région Fc la cytoxicité des cellules NK et des macrophages (ADCC, Antibody-dependent cellular cytotoxicity). Une nouvelle étude clinique de Phase III de la combinaison ALVAC-gp120 est en cours en Afrique du Sud avec l’adjuvant MF59 à la place de l’hydroxyde d’aluminium et un rappel de gp120 supplémentaire. Par ailleurs, plusieurs essais de vaccins recombinants à base de vecteur Adenovirus (Ad26) ou virus de la vaccine (souche MVA), suivis de rappels de glycoprotéines d’enveloppe sous forme tri-dimensionnelle (« SOSIP » de gp140) et de séquence consensus devraient débuter sous peu. De nombreux autres candidats vaccins sont à l’étude chez l’animal : citons parmi les plus prometteurs les vaccins recombinants à base de virus de la rougeole ou de vecteur lentiviral non-intégratif.

Une des difficultés majeure rencontrée dans le développement des vaccins anti-VIH est d’obtenir des anticorps neutralisants efficaces contre un virus en mutation perpétuelle lui permettant d’échapper à la neutralisation. La mise en évidence des anticorps à large spectre de neutralisation (Broadly neutralising antibodies) qui apparaissent au bout de quelques années chez une minorité des patients infectés et sont capables de neutraliser la majorité des souches de VIH connues, indépendamment de leur clade, apporte une perspective nouvelle. Ces anticorps apparaissent très utiles en immunisation passive (sérothérapie). Ils ciblent cinq sites tridimensionnels de la glycoprotéine d’enveloppe qui ont été bien identifiés. Mais le problème est qu’il n’est pas possible de les induire par immunisation. Leur séquence révèle en effet qu’ils n’apparaissent qu’après une lente et complexe évolution génétique des cellules B qui les produisent, et qu’il sera impossible de les induire par simple vaccination. Des essais de production en utilisant plusieurs vaccins successifs sont en cours.

 

Vous pouvez télécharger le diaporama de la conférence en cliquant ici (fichier pdf) ou là (fichier ppt).

L'enregistrement de la visioconférence est disponible sur YouTube à l'adresse suivante : https://www.youtube.com/watch?v=DIpXl9Cz-0k

Pour inscription à la visioconférence ou tout renseignement merci d'envoyer un courriel à : jean-luc.guesdon@aaeip.fr

 

 

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