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Visioconférence du 30 septembre 2008

De la grippe au SRAS, la plasticité génétique virale est facteur d'émergence

Dr. Jean-Claude MANUGUERRA, Cellule d'Intervention Biologique d'Urgence (CIBU), Institut Pasteur, Paris, France.

L'émergence de nouveaux virus, chez l'homme ou une espèce animale, résulte de l'interaction complexe de facteurs qui peuvent se grouper en quatre catégories : écologiques, zootechniques ou agro-pastorales,démographiques et virologiques.

Les déterminants virologiques ne sont pas suffisants mais sont nécessaires. La plasticité génétique de beaucoup de virus à ARN, conséquence de la nature de leur ARN polymérases enclines aux erreurs de synthèse et dépourvues (ou presque) d'activité d'édition est un élément majeur de variation qui contribue au passage de la barrière d'espèce. Les mutations qu'elles engendrent sont, en effet, à l'origine des populations de génomes viraux différents qui définissent des quasi-espèces et c'est dans cette diversité génomique que sont "puisés" les génomes viraux les plus adaptés au nouvel hôte.


La diversité génomique peut exister dans une ou plusieurs espèces hôtes, alors véritables réservoirs. La dynamique des populations humaines et animales, qu'elles soient sauvages ou domestiques, peut conduire à leur augmentation ou à leur renouvellement incessant, offrant autant d'individus capables d'héberger les virus. L'accroissement des populations d'individus sains favorise celui des populations virales et les événements génétiques de très faible probabilité deviennent possibles. S'ajoutent aux mutations ponctuelles, aux délétions et aux insertions, des phénomènes génétiques souvent plus spectaculaires dans leur conséquences : les réassortiments ou les recombinaisons génomiques.


Les premiers sont observés chez les virus grippaux humains et animaux, les seconds sont décrits chez les coronavirus. Au cours des années 2002 et 2003, l'épidémie causée par le virus du SARS a fourni un exemple éclatant de vraie émergence, dont on ne connaît pas encore les origines et pas non plus les mécanismes. Depuis 2003 et 2004, les épizooties à virus grippaux aviaires hautement pathogènes A(H7N7) et A(H5N1) associées à des cas humains d'infection font planer le spectre de la prochaine pandémie grippale.

Vous pouvez télécharger le diaporama en cliquant ici.

 

 

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